Pourquoi chez Bonduelle nous voulons protéger la biodiversité des sols ?

 

Dans un entretien, Thierry Caquet, écologue et Directeur Scientifique Environnement à l’INRAE (France) explique avec pédagogie les liens entre activités humaines, dégradation de la biodiversité et multiplication de maladies infectieuses d’origine animale telles que le Covid-19. La crise sanitaire a révélé à nouveau la dépendance de l’Homme envers les écosystèmes naturels et l’urgence de les protéger.

C’est tout le sens du modèle d’agriculture vers lequel nous tendons. Pour nourrir plus de 9 milliards d’individus en 2050, nous devons augmenter les rendements. Cela n’est possible qu’en développant les services rendus par la nature, en protégeant la richesse de la vie qu’elle abrite, et en particulier dans les sols cultivés.

 

I – L’extraordinaire organisation de la biodiversité des sols

 

Le sol abrite une vie extraordinairement variée, immense réservoir de biodiversité – plus d’un quart de la biodiversité de la planète-, dont l’activité est indispensable à la production agricole et à la sauvegarde de l’environnement.

C’est une société assez méconnue car invisible à l’oeil nue, et c’est pourtant celle qui offre dans la nature la plus importante densité d’espèces. Le sol héberge des milliers d’organismes qui, en interagissant en continu sous nos pieds, contribuent aux cycles globaux qui rendent possible la vie.

Une classification par taille des organismes permet de mieux appréhender le fonctionnement de cet écosystème foisonnant. Pour faire simple, on distingue les micro-organismes, algues et champignons des différentes familles d’animaux à la taille inversement proportionnelle à celle de leur population : la micro-, méso-, macro- et mégafaune.

 

 

Les interactions entre les organismes sont également très riches. Le premier niveau de la vie des sols est aussi le plus familier : il n’est autre que la photosynthèse des végétaux. Grâce à l’énergie du soleil, les plantes transforment le dioxyde de carbone de l’air, ainsi que l’eau absorbée par leur racines, en énergie utilisable (glucides). Lors de ce processus les plantes libèrent de l’oxygène.

Quand les végétaux photosynthétiseurs flétrissent, la société souterraine s’active. La majorité des organismes vivants du sol ont pour fonction la transformation des plantes mortes en matière organique. Les autres membres de cet écosystème, principalement des insectes herbivores et des prédateurs régulent ces populations.

La vie souterraine de tous ces êtres vivants permet, par leur activité dans la terre, de créer la porosité nécessaire à la croissance des racines des plantes et à l’infiltration de l’air et de l’eau dans le sol.

Les végétaux cultivés et les organismes du sol se rendent mutuellement service : la plante synthétise les composés organiques et chimiques nécessaires à la vie des habitants du sol et ceux-ci, en retour, oeuvrent à optimiser la croissance et la santé des végétaux.

 

 

Evidemment, la biodiversité de chaque sol est singulière car dépendante de la biodiversité de l’environnement dont elle fait partie. En agriculture il est donc nécessaire de s’intéresser à la biodiversité du  territoire environnant chaque culture.

II – La biodiversite des sols est vitale pour l’environnement et les hommes

 

A l’échelle de la planète, les sols sont le deuxième plus grand réservoir de carbone après les océans. Le carbone circule entre les plantes, l’atmosphère et le sol. Les sols jouent donc un rôle essentiel dans la régulation du climat de la planète. Ils interviennent également dans le cycle de l’eau car ils en assurent la potabilité.

A l’échelle des activités humaines, l’agriculture dépend des services écologiques rendus par les sols. On peut les regrouper en 4 catégories (d’après Kibblewhite et al. (2008)) qui ont tous des impacts sur les rendements et l’état sanitaire des plantes cultivées :

  • Transformation du carbone : Les sols captent le carbone issu de la réaction de photosynthèse des plantes et le transforment en matière organique.
  • Recyclage des nutriments : La matière organique favorise la disponibilité des nutriments et leur absorption par les plantes cultivées.
  • Régulation des populations d’agresseurs naturels des cultures : Par la richesse de sa biodiversité, un sol vivant contribue à l’enrichissement de la biodiversité de tout son écosystème, permettant la régulation naturelle des ravageurs, parasites et maladies.
  • Maintien de la structure du sol : La matière organique des sols renforce leur résistance face à l’érosion et leur offre une meilleure infiltration et rétention de l’eau.

Biodiversité des sols et rendements agricoles sont donc liés : la fertilité du sol et sa capacité à remplir ses fonctions écologiques clés dépendent dans une large mesure de la biodiversité qu’il renferme . La protection des sols vivants est une composante essentielle de la suffisance alimentaire future, car elle permet d’augmenter les rendements agricoles nécessaires pour nourrir demain 9 milliards d’êtres humains sans altérer les écosystèmes.

C’est tout le sens des pratiques agricoles alternatives mises en place par nos agriculteurs partenaires et des projets de recherche que nous développons avec les acteurs de la filière dans les pays où nous sommes présents.

 

III – Comment bonduelle agit en faveur de la biodiversite des sols

 

Notre mission d’agroindustriel responsable est triple : être en mesure de nourrir de manière qualitative une population qui augmente, accompagner nos partenaires agriculteurs dans leur transition et tout mettre en oeuvre pour jouer notre rôle dans la préservation de l’environnement tant c’est dans la nature, notre principale ressource, que se trouvent en grande partie les solutions.

Nous travaillons de manière ouverte et inclusive sur toutes nos zones et notre agriculture durable et plurielle s’appuie sur la diversité des acteurs et des terroirs qui composent notre modèle agricole .

Chez Bonduelle nous cultivons plus de 500 variétés de légumes différentes, dont certaines présentent naturellement des atouts environnementaux reconnus.

C’est le cas des pois :

Au-delà de ce que nous sommes déjà, nous voulons accompagner la transition de nos partenaires agriculteurs vers des pratiques toujours plus durables. Nous partageons notre connaissance des plantes cultivées et recherchons avec eux les meilleures pratiques adaptées à chaque culture.

Notre objectif d’ici 2025 : 100% des surfaces cultivées pour Bonduelle permettent, par une combinaison adéquate de techniques culturales alternatives, de progresser sur les enjeux suivants :

  • Préservation de la biodiversité
  • Baisse des intrants chimiques
  • Préservation de l’eau
  • Protection des sols
  • Baisse de l’empreinte carbone

Certaines techniques culturales alternatives permettent de répondre à plusieurs de ces enjeux, comme le couvert végétal .

 

Nous encourageons la couverture des sols en interculture car un sol nu est le plus insensé des gaspillages.

Non seulement un sol nu favorise l’érosion, l’évaporation de l’eau et la colonisation des plantes indésirables, nuisant donc fatalement à sa biodiversité et à sa structure, mais en plus il ne peut jouer son rôle clé de capteur de carbone si crucial face aux enjeux climatiques que nous connaissons !

Car plus on couvre les sols de végétaux, plus ils seront riches en matière organique et donc en carbone.Nous encourageons la couverture des sols en interculture car un sol nu est le plus insensé des gaspillages.

Non seulement un sol nu favorise l’érosion, l’évaporation de l’eau et la colonisation des plantes indésirables, nuisant donc fatalement à sa biodiversité et à sa structure, mais en plus il ne peut jouer son rôle clé de capteur de carbone si crucial face aux enjeux climatiques que nous connaissons ! Car plus on couvre les sols de végétaux, plus ils seront riches en matière organique et donc en carbone.

 

Chaque année, 30% des émissions de CO2 émises par les activités humaines sont captées par les plantes dans le processus naturel de photosynthèse (Source:  www.4p1000.org ). Outre l’amélioration de la qualité de l’air, les bienfaits du phénomène ne s’arrêtent pas là : la décomposition des plantes en matière organique chargée en carbone, rappelons le, retient l’eau, l’azote et le phosphore indispensables à la croissance des plantes et donc à notre alimentation. Une fois de plus, la nature est bien faite et la protéger nous rend les services les plus vitaux qui soient.

Et les progrès sont déjà visibles. Nous avons mesuré la diffusion de nos pratiques culturales alternatives sur les 120 000 hectares que nous représentons : 35% des surfaces cultivées ont des couverts végétaux.

Toujours concrètement, ces efforts permettent notamment de proposer des gammes de produits sans résidu de pesticides.

Et pour demain nous développons des partenariats et des projets innovants en faveur d’une transition agricole durable.

 

En conclusion

 

Une chose est sûre. En tant qu’acteur agroindustriel du végétal, notre credo « La nature, notre futur » prend tout son sens et est largement partagé avec nos partenaires agriculteurs, dont les sols sont le plus précieux capital. Ce partage de sens est un atout de taille pour mener à son terme notre feuille de route engagée en faveur de la biodiversité des sols !

L’érosion et la pollution épuisent la fertilité des sols au rythme inquiétant de 24 milliards de tonnes par an (la masse du Titanic toutes les 10 minutes). Conséquences : nos aliments s’appauvrissent en nutriments et la productivité des exploitations agricoles diminuent à chaque génération de cultures.

Si l’on ne s’engage pas résolument dans la voie des pratiques qui redonnent vie à nos sols, nous en paierons les frais à long terme. Il en va de la résilience des agriculteurs, de la richesse nutritionnelle des denrées, de la propreté de l’eau et de la robustesse de nos systèmes naturels.

Pour répondre à ces enjeux, notre agriculture durable et plurielle invite à un double changement de paradigme :

  • un ancrage dans le long terme pour améliorer saison après saison la biodiversité locale, en réinventant les manières de faire et en développant au maximum les moyens naturels de prévention,
  • une agriculture inclusive et ouverte, dense en connaissances et en technologies, et qui s’appuie sur le bon sens des agriculteurs qui connaissent mieux que quiconque l’écosystème de leurs propres champs, car notre alimentation vient des Hommes qui travaillent la terre. La crise sanitaire a rappelé leur rôle sociétal majeur.